J'aspire à l'irréel, au mystique, à l'utopie.
Visant l'état de grâce, le sublime et l'infini.
Je danse et me saoule, aux orgies de Kusturica.
Rêvant d’un destin digne des héros de cinéma.
De blancs soleils, passions brûlantes,
Regards lointains, quêtes lancinantes.
Sur les routes avec Kerouac, de New York à Miami,
Sous acide, hobo en vrac, avide de tout, bouffant la vie.
Avec Camus, à Tipaza, le vent brûlant et Algérie.
La chaleur sèche soigne les âmes, le sable blanc calme l'esprit.
Et pourtant …
Pourtant je maudis les artistes.
Romanciers, cinéastes, musiciens et poètes,
Vos sublimes copies empoisonnent nos têtes,
Font de l'ombre au réel, le laissent fade et triste.
Mon cœur, mes tripes et moi maudissons les artistes.
Car le monde est rugueux et la vie imparfaite.
J'aime mal, j'aime peu, je trébuche et m'entête.
J'ai peur, j'espère mieux, je me fige et vieillis.
La routine me ponce, et souvent je m'ennuie.
Pas de fond musical, dans le RER B,
Ni BO idéale aux errances des paumés.
1000 profonds soupirs pour un souffle coupé;
Vos œuvres font de nous d'éternels frustrés.
Me voilà contrarié, je sors sur le parvis,
J'inspire profondément, et soudain, je souris.
Au dessus de ma tête un tableau fabuleux :
Un crépuscule mauve, s'étire à l'infini.
Des volutes orangées poursuivent l'horizon.
Un millier d’étourneaux y dansent à l’unisson.
Il est des soirs d'été qui surpassent les génies,
Nourrissent les quêtes de sens et apaisent nos cris.
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